Hernani

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L’église au Moyen Âge

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Début du XXe siècle

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La haute société

Dorretxea

Hernani défensive

Église San Juan

Une église pour le village

L’hôtel de ville

Guerres carlistes

Andre kalea

Le cidre

L’Arc

Les remparts d’Hernani

Portalondo

Des confréries aux députations





Portalondo

Des confréries aux députations

Martín Pérez de Alcega fut l’un des seigneurs féodaux les plus importants du bas Moyen Âge à Gipuzkoa. Sa lignée s’établit à Hernani et n’hésitait pas à organiser des mariages de raison pour asseoir son pouvoir de succession. La famille percevait des dîmes et des taxes pour quasiment tout, recevait des revenus de forges, d’usines, de champs… Elle régnait en tyran ou « jauntxo », en échange de quoi elle offrait une prétendue sécurité et protection à ses sujets.

Ces « puissants parrains » s’organisèrent autour de deux grands camps : Les « oñacinos », sympathisants du royaume de Castille, et les « gamboínos », partisans du royaume de Navarre. Toutefois, à plusieurs reprises des intérêts partisans brisèrent toute alliance.

Ils accumulèrent beaucoup de pouvoir, contrôlèrent des villes et des vallées. Même la figure du roi fut menacée : Ils allèrent jusqu’à protéger des délinquants, favorisant les vols et les pillages dans la dénommée « frontière des malfaisants » – entre les royaumes de Navarre et Castille – dans le but de fragiliser la figure du roi.

Dans ce contexte d’instabilité totale, avec une population lassée des abus, les villes commencèrent à s’organiser autour des confréries, jusqu’à ce qu’en 1396, sous le parrainage du royaume de Castille, la confrérie de Gipuzkoa vit le jour.

Les monarques castillans surent s’approprier une image de père bienfaisant, qui défendait la population contre l’attitude despotique de ces « puissants parrains ». Dans ce contexte, et toujours avec l’aide royale, la confrérie de Gipuzkoa commença à légiférer contre les abus et les lois injustes et à contester le monopole du pouvoir féodal. Naturellement, les « puissants parrains » réagirent et unirent leurs forces contre ce nouveau pouvoir, mais il était trop tard.

En 1457, le roi Henri IV, après avoir mis fin à ces conflits, surnommés « Guerres des camps », ordonna le démantèlement des tours, des parties supérieures, des palais et des demeures seigneuriales des « puissants parrains », qui perdirent ainsi leurs éléments défensifs (créneaux, guérites, etc.). Portalondo etxea ou « Torre de los Gentiles » fut l’une des tours démantelées, et Martín Pérez de Alcega – probablement son propriétaire – fut l’un des seigneurs qui, avec ses troupes, fut déporté et contraint de se battre en Andalousie contre le royaume nasride de Grenade. Des années plus tard, en 1460, ils furent graciés et retournèrent à Gipuzkoa, mais rien ne serait plus jamais comme avant. Les confréries et les institutions municipales et provinciales étaient le terreau d’une nouvelle forme d’auto-législation, qui établissait une noblesse collective. De sorte que les Provinces étaient considérées comme des terrains nobles, et leurs habitants des êtres libres. Au cours des siècles suivants, les juridictions se consolidèrent et des institutions d’autogouvernance provinciale virent le jour, donnant naissance aux territoires historiques actuels.
Portalondo est aujourd’hui une maison composée de logements avec un commerce au rez-de-chaussée. Sa fonction défensive, qui comme son nom l’indique était de protéger une des portes d’accès à la ville, est bien lointaine. Ses murs épais ont résisté à des incendies, à des pillages et à des guerres en tout genre. Demeurent, témoins du temps, les fenêtres géminées avec des arcs en ogive et trois meurtrières, dont la position étonnamment basse surprend, qui nous indique qu’à l’origine le sol était plus bas qu’aujourd’hui.